14 juin 2025
motorisation deux-roues

La motorisation deux-roues : une passion qui roule en France en 2025

En France, la motorisation sur deux-roues continue d’incarner un véritable art de vivre, mêlant passion, mobilité urbaine et évolutions technologiques. En 2025, ce secteur dévoile des contrastes marqués entre segments traditionnels et émergents, zones urbaines et rurales, attirant toujours autant les jeunes comme les motards confirmés. On constate des bouleversements à la fois dans les choix des utilisateurs, l’offre des constructeurs emblématiques et les réglementations qui orientent désormais ce marché. Malgré un recul global, la diversité des profils et des usages confère au deux-roues motorisé une place singulière dans l’écosystème des mobilités françaises, mêlant modernité, nostalgie et innovation.

Une mutation du marché deux-roues révélant des disparités selon les motorisations et les régions

Le marché français du deux-roues motorisé a connu en 2023 une légère contraction d’environ 2 %, ce qui pourrait laisser entrevoir un secteur en repli. Pourtant, cette donnée dissimule en réalité une dynamique contrastée entre différentes catégories de véhicules et zones géographiques, mettant en lumière une mutation profonde de la mobilité à deux-roues. Le segment des cyclomoteurs, incluant notamment les 50 cm³ thermiques et électriques, porte une grande part de cette baisse, avec une chute accentuée des immatriculations neuves de près de 19 % sur l’année. Cette tendance s’accompagne toutefois d’un recul plus modéré sur le marché de l’occasion, où les volumes restent importants, bien que réduits de 4,4 %.

Cette divergence s’explique notamment par l’évolution des modes de déplacement dans les grandes agglomérations, où la pression réglementaire ne cesse d’augmenter, restreignant la circulation des petits deux-roues thermiques tout en encourageant le recours à d’autres formes de mobilité, telles que le vélo à assistance électrique ou les trottinettes partagées. De fait, dans des métropoles comme Paris, Lyon ou Marseille, la montée en puissance des zones à faibles émissions (ZFE) et les limitations de circulation ont modifié profondément les habitudes des usagers. La motorisation électrique, censée être une solution d’avenir, ne parvient pas encore à s’imposer massivement sur les segments des deux-roues, excepté quelques modèles phares portés par des constructeurs renommés.

Le directeur technique du courtier Solly Azar, Christophe Michal, souligne que « dans les grandes villes, la multiplicité des options de transport incite les habitants à diversifier leurs choix, privilégiant souvent les alternatives aux deux-roues motorisés traditionnels ». Cette évolution démontre que la crise des cyclomoteurs traduit autant une mutation du marché que les mutations sociétales et urbaines en cours. Ainsi, on observe une forte corrélation entre la place de la mobilité douce dans les stratégies municipale et l’adoption des deux-roues électriques, encore limitée.

La géographie joue également un rôle prépondérant dans ces disparités. Alors que les zones urbaines enregistrent un recul sensible des ventes de petites cylindrées, les campagnes et périphéries conservent un attrait plus soutenu pour ce type d’engins, qu’ils soient thermiques ou électriques. Par ailleurs, les grandes métropoles sont aussi le lieu où se concentre la croissance des immatriculations de véhicules plus puissants, notamment dans les segments des roadsters, trails et motos de moyenne et grosse cylindrée.

L’essor et les défis des deux-roues électriques en France en 2025

Contrairement aux espoirs suscités sur le marché de l’électrification automobile, la transition vers les deux-roues électriques rencontre encore des obstacles majeurs en France. En 2023, les immatriculations de motos et scooters électriques neufs ont chuté de près de 25 %, passant de plus de 37 000 unités à moins de 28 000. Cette baisse conséquente démontre une certaine défiance du public et une offre qui peine encore à s’imposer sur des segments où tradition rime souvent avec performance et autonomie.

Le succès commercial demeure concentré sur quelques modèles, à l’image du BMW CE 04, qui reste une référence dans la catégorie des scooters électriques haut de gamme. Les autres acteurs majeurs tels que Yamaha et Honda tentent diversifier l’offre, avec des modèles comme le Neo’s de Yamaha, initialement destiné à la mobilité urbaine et aux flottes partagées, mais qui a souffert du retrait de certains marchés publics. Honda, quant à lui, expérimente l’EM1e, accessible uniquement via la location longue durée, relançant le modèle économique autour du leasing plutôt que de la vente classique.

Sur le segment des motos électriques, Kawasaki s’impose avec ses nouvelles Ninja e-1 et Z e-1, proposant des alternatives sportives et technologiques aux passionnés. Ducati, bien que traditionnellement associée aux moteurs thermiques, explore aussi les potentialités électriques, notamment par le biais de concepts et projets avancés. KTM, Suzuki et Aprilia observent également la tendance, cherchant à cibler des niches précises avec des offres innovantes.

La dynamique des constructeurs est complétée par de nouveaux venus spécialisés dans la mobilité électrique deux-roues, tels que Super Soco, Niu ou Silence, qui rivalisent avec ces marques historiques dans une course pour conquérir un marché encore limité. Toutefois, une des difficultés majeures reste l’autonomie des batteries, la recharge et le coût global, qui freinent beaucoup d’usagers traditionnels à basculer vers le 100 % électrique. Le boom du vélo à assistance électrique, apparu ces dernières années, constitue également une concurrence de poids en milieu urbain.

Une montée en puissance des grosses cylindrées portée par la jeunesse et les nouveautés

En contraste avec la déroute des petites cylindrées et des véhicules électriques, les motos supérieures à 50 cm³ connaissent une véritable embellie. En 2023, ce segment a enregistré une progression de 5,7 % avec plus de 209 000 immatriculations, confirmant une tendance positive amorcée les années précédentes. Cette croissance témoigne d’un regain d’intérêt, notamment porté par des nouveautés phares et un renouvellement partiel du parc.

Les motos roadsters et trails, segments privilégiés des motards jeunes ou confirmés, dominent ce marché. Par exemple, la Honda Hornet 750 a su séduire grâce à son équilibre entre puissance, maniabilité et design moderne. BMW Motorrad a également marqué les esprits avec la sortie de la R 1300 GS, une référence incontournable du trail, reconnaissable pour ses qualités d’endurance et de polyvalence.

Une donnée particulièrement marquante est l’augmentation significative de la clientèle jeune sur ce segment. La tranche d’âge des 18-25 ans a vu ses acquisitions progresser d’environ 30 % en 2023, non seulement sur le marché du neuf, mais aussi dans l’occasion. Ce phénomène s’explique autant par le goût de la liberté et de la passion du deux-roues, que par des considérations économiques. En effet, posséder une moto ou un scooter s’avère en moyenne plus avantageux que le coût global d’une automobile, notamment en milieu urbain ou périurbain, où l’usage quotidien s’en trouve facilité.

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